LES CROISADES EN TERRE SAINTE

 

Les croisades sont des pèlerinages armés prêchés par le pape en vue de conquérir ou de défendre les lieux saints.

Les huit croisades qui eurent lieu entre 1095 et 1270 ont eu une grande répercussion sur la société européenne et en particulier sur la France.

Elles étaient également un facteur d'ordre et de paix intérieure en détournant vers l'extérieur la turbulence guerrière, mais elles contribuèrent surtout à développer les échanges entre l'Orient et l'Occident.

 

1° croisade

2° croisade

3° croisade

4° croisade

5° croisade

6° croisade

7° croisade

8° croisade

(1095-1100)

(1147-1149)

(1189-1192

(1202-1204)

(1217-1221)

(1228-1229)

(1248-1254)

(1268-1272)


1° CROISADE

(1095 - 1100)

 

En 1095, l'empereur byzantin sollicite l'aide militaire de mercenaires occidentaux contre les Turcs. Au même moment, des récits de mauvais traitements qu'auraient subis les pèlerins en route vers Jérusalem se répandent.

Au concile de Clermont, le pape Urbain II (1042-1099) décide alors de prêcher la croisade, promettant la remise de pénitence à tous ceux qui endosseront la "croix" du Christ pour reprendre le Saint-Sépulcre aux musulmans.

 

1097 - Prise d'Antioche par les croisés

 Cet appel remporte immédiatement un très grand succès, autant auprès des chevaliers que des classes populaires, galvanisées par des prédicateurs comme Pierre l'Ermite (1050-1115).

Certains de ces groupes s'en prennent aux communautés juives des villes qu'ils traversent mais plusieurs seront dispersés en route.

Seules les armées constituées arrivent à Constantinople, en 1096. L’année suivante, elles se dirigent vers la Syrie.

La croisade se transforme alors en une véritable entreprise de conquête.

Dès mars 1098 sont fondés le comté d'Édesse et la principauté d'Antioche

Puis les croisés s’emparent de Jérusalem qu’ils mettent à sac l’année suivante. Ils conquièrent l’ensemble du pays et des ports du littoral.

Godefroy de Bouillon (1061-1100) prend la tête du royaume de Jérusalem, Raymond de Saint-Gilles (1042-1105) celle du comté de Tripoli.

Constamment menacés par les Turcs, les quatre États latins résistent victorieusement au cours des décennies suivantes.

1099 - Prise de Jérusalem par les croisés

 

Mais les exactions commises par les croisés émeuvent les musulmans et l’islam se mobilise, stimulé par la menace chrétienne. En outre, les États latins occupent le littoral méditerranéen et gênent la Syrie dans ses relations économiques.

L’émir Zengî (1084-1146) reprend la lutte et prône le rassemblement des musulmans pour défendre l’islam : c’est l’appel au djihad. Il s'empare d'Édesse en 1145.

Ce revers important conduit quelques mois plus tard à une deuxième croisade.

 

2° CROISADE

(1147 - 1149)

 

Renaud de Châtillon exécuté par Saladin

La deuxième croisade commence en 1147 après avoir été lancée en décembre 1145 par le pape Eugène III suite à la chute d'Édesse en 1144.

 

En mai 1148, les armées de l'empereur Conrad III et du roi de France Louis VII atteignent Jérusalem.

 

Les croisés décident d'attaquer Damas mais y essuient une sévère défaite (27 juillet 1149).

 

La croisade s'achève peu après par un échec total pour les croisés, qui rentrent en Europe sans avoir remporté de victoire militaire en Orient.

 

Le comté d'Édesse est définitivement perdu en 1151.

...

Chargé du gouvernement de l'Égypte et de la Syrie à partir de 1175, l'émir Saladin (1138-1193) se fait le champion de la guerre sainte. Il multiplie, à partir de 1181, les raids destructeurs puis écrase l'armée chrétienne en 1187 à Hattin. Peu après, Jérusalem est à nouveau aux mains des musulmans.... ... ...



3° CROISADE

(1189 - 1192)


La troisième croisade, qui débuta en 1189 et s'acheva en 1192, est une série d’expéditions menées par Frédéric Barberousse, empereur germanique, Philippe Auguste, roi de France et Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, dans le but de reprendre Jérusalem et la Terre sainte à Saladin.

Cette croisade a permis la reprise d’un certain nombre de ports de Terre sainte, mais n’a pas permis la reconquête de la Palestine, ni la reprise de Jérusalem.

Cependant, la libre circulation à Jérusalem fut autorisée aux pèlerins et marchands chrétiens.

Richard Cœur de Lion et Saladin

La troisième croisade empêche donc l'effondrement total de la Syrie "franque".

Mais la plus grande partie des territoires conquis un siècle plus tôt est perdue.



4° CROISADE

(1202 - 1204)

 

Le pape Innocent III (1160-1216) ordonne la prédication d'une quatrième croisade dès 1198 suite à l'échec de la précédente.

 

Cette croisade était l'occasion d'exploiter la mort de Saladin et les guerres fratricides entre ses 17 enfants !...

Elle avait pour objectif la prise de l'Égypte, centre de la puissance de Saladin et de ses héritiers.

Mais elle est détournée de son objectif au profit des marchands Vénitiens.

 

L’expédition se termine par la prise de Constantinople, mise à sac par les croisés en 1204, alors que Jérusalem reste aux mains des musulmans.

1204 - Prise de Constantinople par les croisés

Elle aboutit à la fondation de l'Empire latin d'Occident en 1204.


5° CROISADE

(1217 - 1221)

 

La cinquième croisade est une campagne militaire dont le but était d’envahir et de conquérir une partie du sultanat d’Égypte afin de pouvoir échanger les territoires conquis contre les anciens territoires du royaume de Jérusalem se trouvant sous contrôle des musulmans.

 

5 novembre 1219 - Navires brisant la chaîne de Damiette

 

Malgré la prise de Damiette (Égypte), cette croisade est un échec, à cause de l’intransigeance du légat pontifical Pélage et de sa méconnaissance de la politique locale, ce qui le conduisit à refuser les négociations au bon moment.

 

En 1221, les croisés sont vaincus devant Le Caire et doivent restituer Damiette et se rembarquer piteusement pour l'Europe. La croisade est un nouveau fiasco.


6° CROISADE

(1228 - 1229)

 

18 février 1229 - Rétrocession de Jérusalem à Frédéric II par Al-Kamil

La sixième croisade est une expédition organisée par l'empereur romain germanique Frédéric II pour reconquérir les territoires du royaume de Jérusalem perdus depuis la conquête par Saladin, ainsi que sa capitale.

 

Elle a été un succès pour les croisés, mais ses objectifs sont atteints par la diplomatie d’un empereur excommunié plutôt que par les combats, au grand scandale de la chrétienté.

 

Cette méthode a créé un précédent qui influence la stratégie des croisades suivantes.

 

L’intervention de Frédéric II a également été désastreuse pour les institutions du royaume de Jérusalem qui, se retrouvant sans roi, manque désormais d’un pouvoir central et se retrouve en proie à l’anarchie, les différentes factions (les barons, les ordres de chevalerie, les compagnies maritimes commerciales) ayant chacun leur propre politique sans qu’un souverain puisse arbitrer leurs querelles.


7° CROISADE

(1248 - 1254)

 

Louis IX en route vers l'Égypte

La septième croisade est la première des deux croisades entreprises sous la direction du roi Louis IX de France (appelé plus tard « Saint Louis »).

 

Décidée par le roi en 1244, elle quitte le royaume de France le 28 août 1248 d'Aigues-Mortes et aborde l’Égypte en 1249.

 

Le 6 juin 1249, les croisés prennent Damiette.

 

Mais au début de 1250, lors de la bataille de Mansourah, de nombreux croisés paient de leur vie une charge folle dans les rues de la ville égyptienne.

 

Vaincue par de graves épidémies, l’armée doit se rendre. La rançon de Louis IX s'élèvera à 400 000 livres.

Le roi de France reste néanmoins quatre années de plus en Terre Sainte afin de mettre le royaume de Jérusalem en état de se défendre contre les mamelouks.

 

La croisade prend fin en 1254 avec le retour de Louis IX en France.


8° CROISADE

(1268 - 1272)


La huitième croisade est une seconde campagne militaire lancée par le roi Louis IX  en 1270 à la suite des menaces que le sultan mamelouk Baybars fait peser sur les États latins d’Orient.

Mais le 25 août 1270, le roi Saint Louis meurt de maladie sous les remparts de Tunis.

Après la mort de Louis IX, c'est le prince Édouard d’Angleterre, arrivé trop tard pour participer à la croisade de Saint-Louis à Tunis, avait décidé de se rendre en Terre Sainte avec un millier d’hommes. Il est bientôt rejoint par son frère et divers renforts.

 Mais Édouard rembarque à Acre en direction de l’Europe le 22 septembre 1272 pour prendre la succession de son père Henri III et devenir quelques mois plus tard le roi d'Angleterre.

Le siège de Tunis et la mort du roi Louis IX

L’expédition du prince Édouard fait partie des croisades les plus sagement et intelligemment organisée, mais son manque de moyens et de troupes a réduit a néant tous ces efforts.

Elle a eu cependant le mérite d’accorder dix ans de paix et presque vingt ans de survie au royaume, qui se réduit aux environs de Saint-Jean-d’Acre. Les expéditions suivantes n’ont rien apporté aux restes des états latins d’Orient, et en 1291 les Mamelouks finissent par conquérir l'ensemble des territoires syriens qui appartiennent encore aux chrétiens.


 

 

   Les Croisés et Templiers

On appelait les croisés les chevaliers armés qui combattaient au nom de la chrétienté mais avec autant d'ardeur guerrière que religieuse.

On appelait ces chevaliers croisés car ils portaient une croix cousue sur leurs vêtements.

Il existait plusieurs catégories de croisés.

Certains étaient de vrais chevaliers, de riches seigneurs à la tête d'armées organisées, alors que d'autres étaient non-chevaliers (pauvres et mal équipés).

Certains disposaient d'un statut à part, et faisaient partie d'un ordre religieux. La plupart ont été crées lors de la Première Croisade en Terre Sainte.

Ainsi, les chevaliers Templiers qui appartenaient à l'ordre du Temple, étaient de véritables moines-soldats.

Les Hospitaliers, qui faisaient partie de l'Ordre hospitalier, fondateur de l'ordre de Malte).

Les chevaliers Teutoniques (de l'ordre des Teuton) étaient des chevaliers religieux du Saint-Empire romain germanique.

Le but commun de ces trois dernières catégories de chevaliers était essentiellement évangélique, tous désireux d'apporter la bonne parole aux territoires envahis par les ottomans, afin de défendre et reconquérir leu royaume et la ville de Jérusalem.

Forteresse des chevaliers croisés en Syrie (11e siècle)